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État de la pauvreté en France 2023

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Chaque année, le Secours Catholique publie en novembre son rapport « État de la pauvreté », fondé sur un appareil unique de remontées statistiques fournies par les bénévoles de l’association à partir du profil des personnes rencontrées dans l’année. Au Secours Catholique, 59 700 bénévoles répartis dans près de 2 400 lieux d’accueil ont rencontré 1 027 500 personnes en 2022. Ce sont 552 400 adultes et 475 100 enfants qui ont ainsi été accompagnés. Le recueil d’information annuel, réalisé via les fiches statistiques extraites d’un échantillon représentatif des dossiers d’accueil, concerne 49 250 ménages en 2022. Il permet l’étude des situations de pauvreté des personnes rencontrées cette même année.

Un contexte inflationniste : après des années de faible inflation, les prix à la consommation ont fortement augmenté en 2022
Toutes catégories de dépenses confondues, l’inflation a atteint 5,2 % en 2022, alors qu’elle n’était que de 1,6 % en 2021. Ces hausses de prix ont impacté davantage les ménages les plus pauvres, d’une part car ils dépensent la quasi-totalité de leur faible revenu, d’autre part car la hausse des prix a été particulièrement marquée pour des catégories de biens qui pèsent plus lourd dans les dépenses des ménages pauvres : l’alimentation et l’énergie.
La hausse des prix alimentaires a atteint 6,8 % en 2022. Les produits frais, en particulier, ont augmenté de 7,7 % entre 2021 et 2022. L’inflation contraint ainsi bon nombre de ménages, notamment parmi les plus pauvres, à réaliser des arbitrages, renonçant à consommer certains produits alimentaires devenus inaccessibles. Elle affecte ainsi la quantité et la qualité de l’alimentation des populations les plus précaires, et contribue à la hausse de l’insécurité alimentaire en France.

Une hausse de la part des ménages sans ressource et un niveau de vie réel en baisse

Parmi les ménages dont la personne de référence est française, la part de ceux n’ayant aucun revenu a augmenté de 1 point entre 2021 et 2022 (5,5 % en 2022). Pour les ménages étrangers, l’augmentation dépasse 4 points : 50 % sont sans ressources en 2022, un niveau jamais atteint jusqu’à présent. Le niveau de vie médian des ménages français accueillis ayant des ressources non nulles atteignait en 2022 750 euros par mois alors qu’il s’élevait à 739 euros en 2021.
L’inflation a pénalisé plus fortement les femmes, en particulier les étrangères. Le rapport comporte deux grandes parties fondées sur les statistiques collectées par l’association et un dossier thématique qui porte cette année sur les conditions de vie des femmes rencontrées par l’association : 44 % des personnes accueillies sont étrangères. Près de la moitié des ménages rencontrés sont des familles avec enfants et le plus souvent des familles monoparentales.

En Normandie : 71,5 % des ménages ont besoin d’être écoutés contre 57,4 % au niveau national. Les équipes normandes accueillent surtout une population française à hauteur de 51,7 % à comparer au 56 % des français accueillis au niveau national. 76 % des personnes étrangères sont sans statut ou en cours de démarche. Au niveau national, cela concerne 65,5 % des étrangers. Inactivité importante : 68 % des personnes sont considérées comme inactives (60,3 % au niveau national) : aucun revenu issu du travail, ni de chômage. Revenu par unité de consommation (euros 2017) : 475€ contre 523€ au niveau national. 42,4% des personnes accueillies habitent dans des logements précaires : une augmentation de 10 points par rapport à 2021 contre 32,5 % au niveau national.

Spécificité de la Manche : 88,6% des personnes accueillies dans nos espaces recherchent du temps de partage et d’écoute. Nous constatons un isolement fort et tout particulièrement chez les femmes de tout âge. Les espaces d’accueil et d’écoute, les cafés sourires, les boutiques solidaires sont des espaces essentiels pour permettre aux personnes de poser « leurs valises ». Les demandes alimentaires concernent 10% des personnes accueillies, très souvent en lien avec des situations d’urgence et/ou dans l’attente d’accès aux droits et d’orientation vers les partenaires caritatifs locaux. Le salaire médian est de 840 euros.